lundi 13 octobre 2025

 

Projection film film Trop Chaud

Porrentruy le 12 octobre 2025


Débat public avec le réalisateur Benjamin Weiss, un ancien
juge cantonal à la retraite Jean Moritz et le modérateur Baptiste Laville

Un débat fort intéressant s'en est suivi sur des questions d'ordre légal très pertinentes et notamment de l'impréparation de la Suisse pour défendre sa position à Strasbourg

Un extrait

Une interprétation perclue d'erreurs et marquée par l'ignorance.  Estimer que la politique menée actuellement par la Suisse dans le domaine climatique répond aux exigences en termes de droits humains établies par l’arrêt de la CEDH est une affirmation erronée. Pire, c’est une affirmation sans fondement. - La Commission des affaires juridiques du Conseil des États se trompe en suggérant que la loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique (LCI) satisfait aux exigences en matière de droits humains précisées par le verdict de la CEDH. Les objectifs inscrits dans la LCI sont insuffisants car ils ne reposent pas sur un budget carbone équitable par rapport au budget carbone mondial.

Depuis le 9 avril 2024 que s'est-il passé jusqu'à aujourd'hui:

Le comité des ministres du Conseil de l'Europe a vivement félicité la Suisse jeudi pour la mise en place d'un cadre législatif et réglementaire complet suite à sa condamnation pour inaction climatique par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

Lors de l'examen de la mise en œuvre de l’arrêt climatique de la CEDH contre la Suisse, les délégués ont souligné que ce cadre fédéral fixait les buts, les objectifs et un calendrier pour atteindre la neutralité d'émissions nette en 2050. Le comité estime aussi que ce cadre est assorti d'un éventail de mesures "pertinentes" au niveau des cantons.

Dans une décision écrite, le comité a aussi noté que la Suisse, par une méthode de son choix, avait quantifié les futures émissions de gaz à effet de serre correspondant aux mesures générales et au calendrier mis en place.

Les Aînées pour le climat et Greenpeace dénoncent eux une mise en oeuvre insuffisante du verdict.

La réaction

"La mise en oeuvre du verdict de la CEDH par la Suisse n'est pas assez ambitieuse", a indiqué jeudi à Keystone-ATS Anne Mahrer. La co-présidente des Aînées pour le climat craint que la feuille de route helvétique ne permette pas de limiter la hausse globale des températures à 1,5%.

Coupes redoutées

Dans un communiqué, Greenpeace Suisse et les Aînées pour le climat dénoncent le fait que la Confédération se contente de calculer la quantité d'émissions qu'elle prévoit de produire d'ici 2050 avec une politique climatique inchangée depuis le verdict de la CEDH. Mais Anne Mahrer dénonce les futures coupes prévues par le Conseil fédéral dans l'environnement, qui pourraient pénaliser la rénovation de certains bâtiments ou encore la suppression et le remplacement des chauffages à énergies fossiles.

La co-présidente des Aînées pour le climat se réjouit toutefois que l'affaire n'ait pas été close par le comité des ministres. La Suisse reste soumise à une supervision et devra présenter un nouveau rapport aux délégués en 2026.

Organisme national

Outre ses félicitations, le comité des ministres veut assurer une mise en oeuvre "effective et efficiente" des objectifs et des mesures adoptées. Il a donc invité la Suisse à réfléchir à la mise sur pied d'un organisme national indépendant de suivi de sa politique climatique. Cette structure aurait notamment pour mandat d'émettre des recommandations aux autorités helvétiques.

Pour Greenpeace Suisse et les Aînées pour le climat, ce genre de dispositif n'est pertinent que s'il dispose d'un "mandat clair". Ils citent en exemple notamment le Conseil scientifique consultatif européen sur le changement climatique.

Enfin, les délégués ont aussi rappelé le rôle-clé des tribunaux suisses dans les litiges relatifs au changement climatique. Ils ont donc enjoint la Confédération à mettre à disposition de ces derniers les moyens et voies procédurales nécessaires.

Pour rappel, le 9 avril 2024, la juridiction de Strasbourg avait condamné la Suisse pour inaction climatique, donnant raison à l'association Aînées pour le climat. C'est la première fois qu'un Etat s'est vu épinglé pour inaction climatique.

Moment récréatif après le débat en toute décontraction



Un réalisateur très participatif





Un parterre de Dames engagées





Un grand merci à Dominique, Marie-Claire et Jean-Claude 
pour l'organisation ainsi que pour l'intendance